Historique et Patrimoine
Partant de Gargilesse, cette étape vous conduira en Limousin.Vous marcherez dans un magnifique décor sauvage,le long de la Creuse et du barrage d’Eguzon,alternant petites plages, moulins,abandonnés, passerelles et promontoires surplombant les eaux.Depuis le rocher de la Fileuse vous aurez un magnifique point de vue sur les ruines du château féodal de Crozant.Il vous faudra redescendre,passer le pont,pour être en Creuse.
Vous remonterez au village,haut lieu du paysagisme pour de nombreux impressionnistes,(Guillaumin,Monet,Osterlind,Picabia…)
Outre le promontoire du château,son église dédiée à St Jacques, Crozant s’enorgueillit de deux autres sites classés: la vallée de la Sédelle et les gorges de la Creuse et de la Sédelle.
En repartant,vous passerez au moulin du pont Charraud.Vos pas vous conduiront à St Germain-Beaupré.Son château du XIe/XVIe siècle hébergea en leur temps,Henri IV et Melle de Montpensier. Après une heure de marche vous découvrirez St Agnant de Versillat dont le cimetière abrite une lanterne des morts du XIIe siècle. A la Souterraine,terme de l’étape,vous pourrez visiter l’église romano-gothique XIe/XIIe,dont la crypte du XIe(nécropole gallo-romaine à l’origine)abrite un puits avec margelle,des coffres funéraires et une dalle avec inscription gallo romaine.Vous découvrirez également la porte St- Jean ,une des portes des anciens remparts de la ville,haute de 20m,qui servit de prison jusqu’en 1860,ainsi que la Lanterne des Morts au centre du cimetière.
Le lendemain, la pierre blanche de l’église vous indiquera la direction à prendre pour rejoindre Bénévent. À l’entrée de St Priest la Feuille, un détour de 400 m à gauche vous permettra d’observer un superbe dolmen. Quelques km plus loin, au hameau du Bourale, les 37 hectares de l’étang de la Toueille vous convieront à l’observation de leur faune et de leur flore luxuriantes. Enfin, à Bénévent, vous pourrez visiter l’église Saint-Barthélémy, chef-d’œuvre de style roman limousin et admirer, place de la république, une maison recouverte de bardeaux de témoignage du savoir-faire d’un artisan local.
Quittant Bénévent, vous vous dirigerez, par des chemins bucoliques, vers Marsac puis Arrènes où, à gauche de l’église, une majestueuse coquille en pierre orne la façade d’une maison. Vous monterez ensuite sur St Goussaud, avec sa Lanterne des Morts du XIIe siècle et son église dont le saint éponyme était censé protéger le bétail et/ou rendre les femmes fécondes ! Ensuite, de ce village, dont le Puy de Jouer (vestiges gallo-romains) culmine à 694 m, ce sera la descente vers Chatelus le Marcheix connu pour son barrage et son pont sur le Taurion qui sert de décor au feuilleton « Un village français ».
Le lendemain, les routes forestières du limousin vous conduiront aux Billanges et son église fortifiée des XIIIe et XVIIIe s, récemment rénovée, et de là, jusqu’à Saint-Léonard de Noblat connue pour son champion Raymond Poulidor mais aussi pour sa collégiale du Xie s classée au patrimoine mondial de l’Unesco, ses maisons des XIIIe, XVe et XVIe siècle encerclant la cathédrale, sa porcelaine et ses massepains (sortes de macarons aux amandes pilées).
Quittant les « miaulétous » (habitants de StLéonard), vous rejoindrez la capitale du Limousin en traversant Feytiat et son église romane du XIIe remaniée au XIXe. C’est en franchissant le pont Saint-Etienne que vous rallierez la cathédrale limougeaude XIIIe, XVIe et XIXe. Vous pourrez flâner dans les vieilles rues de la « Cité », visiter les jardins de l’évêché, le musée national de la porcelaine, ou les Halles Centrales (dessinées dans les ateliers de Gustave Eiffel) qui jouxtent la célèbre rue de la Boucherie.
De Limoges vous vous dirigerez, le lendemain, vers Aixe sur Vienne, son pont de « Malassert », dit « romain »(XIIIe) et sa tour Jeanne d’Albret, vestige de la grande forteresse du vicomté de Limoges.De là,vous rejoindrez Flavignac puis Les Cars et les ruines de son château de style renaissance, construit fin XVe début XVIe à l’emplacement d’une forteresse féodale du XIIe. Ensuite vous rejoindrez Châlus, vous apercevrez de loin la tour du château Châlus-Chabrol XI°. C’est dans ce village que Richard Cœur de Lion fut mortellement blessé en 1199
La Via Lemovicensis quittera alors la région qui lui a donné son nom pour entrer en Dordogne…
Chemin faisant en Périgord
Vous êtes passés devant le château de Firbeix, voici son église Saint-Etienne, remarquez au passage la «borne coquille » en bois symbolisant
votre entrée en Périgord (œuvre d’un bénévole zélé) ensuite vous passerez non loin de l’ancien couvent de Sainte Marie de Frugie pour rejoindre la Coquille ; dans l’église, retable du XIIe et vierge du XIIIe. De la Coquille à Thiviers, vous emprunterez le chemin dit de la pierrecupules que vous pouvez remarquer sur la droite du chemin bien que la pierre soit un peu dissimulée dans la végétation, mais indiquée par un panneau de signalisation, faisant l’objet de légendes diverses et variées. Faites-vous en compter une si vous croisez quelqu’un du pays. Arrivant à Thiviers au rond-point remarquez la croix et la statue Saint-Roch avant de vous rendre à l’église Notre Dame XIIe (chapiteaux).
En quittant Thiviers vous passerez devant la croix Saint-Jacques (aux feux tricolores), mais avant, les gourmets auront visité le musée du foie gras, les autres auront fait une pause sur le banc du pèlerin, remarquable près de l’office de tourisme. En route vers Sorges, entrant dans Négrondes vous croiserez la croix de Négrondes puis vous passerez devant l’église Saint-Pierre (vitrail Saint-Jacques). Vous voici arrivés à Sorges : église Saint-Germain et son bénitier à coquille ainsi que ses vitraux
modernes à coquille. Là encore les gourmets ne manqueront pas de faire la visite du musée de la truffe (diamant noir du Périgord).
Laissez-vous guider par notre balisage et vous allez vivre l’étape la plus sereine de la traversée de notre région en profitant du calme et de la fraicheur de la forêt domaniale de Lanmary, mais avant d’y entrer, remarquez à Fonniovas cette fontaine remarquable par sa conception ancienne du puisage de l’eau .En sortant de la forêt vous passerez devant le château-fort de Caussade (XVe) qui servait de défense à la ville de Périgueux notamment durant les guerres de religion. Bien, vous voilà arrivés à Périgueux, vous vous rendrez à la cathédrale Saint-Front en empruntant la belle rue piétonne Limogeanne (rue de Limoges, et oui c’est logique vous en venez), même si les vitrines des boutiques sont alléchantes après plusieurs jours dans la nature, n’hésitez pas à lever la tête vous découvrirez des trésors d’architecture : Saint-Front au cœur du pèlerinage ! Son tombeau et ses reliques font partie des mentions d’Aimery Picaud dans son codex calixtinus, guide du pèlerin du moyen âge (XIIe), il ne cite que trois lieux vénérables sur la voie de Vézelay : Sainte Madeleine de Vézelay, Saint Léonard à Noblat et Saint Front à Périgueux. Son tombeau construit en 1077 est décrit en ces termes « ….il a été construit en forme de rotonde comme le saint Sépulcre et surpasse par la beauté de son œuvre toutes les tombes des autres saints », il fut détruit en 1545 par les huguenots lors des guerres de religion.
Le saint vécut au IV siècle, évangélisateur du Périgord, terminant sa vie en ermite dans une grotte dominant l’Isle. A sa mort un monastère vit le jour sur ce lieu et au VIIIe siècle la construction d’une première église vit le jour, reconstruite au Xe siècle et consacré en 1047 elle devient abbatiale. Agrandit par la construction d’une église à coupole en prolongement afin de pouvoir accueillir les pèlerins qui se pressent de plus en plus nombreux. Au fil des siècles l’édifice subira de nombreuses modifications. Elle deviendra siège épiscopal après la destruction de la cathédrale Saint-Etienne de la Cité durant les guerres de religion. La cathédrale bénéficiera d’une large restauration dans la seconde moitié du XIXe par l’architecte Abadie (architecte du Sacré Cœur) pour lui donner le visage que nous contemplons aujourd’hui. Dominée par son clocher roman haut de 60 mètres elle est inscrite au patrimoine mondial au titre des chemins de Saint-Jacques en France. Le cloitre attenant se visite. En quittant la cathédrale vous ne manquerez pas de rendre hommage à saint-Jacques en sa chapelle.
Si vous choisissez la voie « traditionnelle »
Vos pas vous conduiront dans un premier temps à Chancelade. Son abbaye fut fondé par le moine Foucault qui trouva en ces lieux une fontaine abondante et qui très vite verra ce joindre à lui des adeptes. Sous la règle de Saint-Augustin les premiers moines s’établirent en 1132. Le rayonnement de l’abbaye fut très vite important avant qu’elle ne connaisse beaucoup de vicissitudes durant la guerre de cent ans et les guerres de religion. C’est au XVIIe que l’abbé Alain de Solminihac reconstruira et réformera l’abbaye avec beaucoup de réussite. Nommé évêque de Cahors par Louis XIII, ce saint abbé fut béatifié par le pape Jean Paul II en 1981. Mais après la révolution l’abbaye devient bien national et sera vendu. Au XIXe l’église abbatiale devient église paroissiale et bien plus tard les bâtiments seront reconstruits. En 1998 des Chanoines Réguliers de Saint Augustin s’installèrent pour redonner vie à ce Centre Spirituel important.Vous voilà bientôt aux Andrivaux ancienne commanderie Templière et après le calme de la forêt puis la paix du canal vous entrez dans Annesse-et-Beaulieu, église Saint-Blaise (XIIe) et fontaine miraculeuse. Voici Saint-Astier, et son église. Une crypte du XIe abrite le tombeau du Saint. Tout proche, le château de Puyferrat offre un magnifique refuge pèlerin.
Avant de rejoindre Mussidan vous passerez près de Douzillac, église romane Saint-Vincent fortifiée, puis à Saint-Louis en-l’Isle, église Saint Louis (XIIe), et Sourzac, église Saint-Pierre à clocher donjon, prieuré et fontaine pétrifiante. Mussidan, église Saint-Georges. En route pour la dernière étape Périgourdine, succession de petits villages, Saint-Géry, église Saint-Gilles, Fraisse, église Saint-Martin (arbre du jubilé 2010), avant Monfaucon et son église du XII à clocher mur, aller toucher le chêne du Pèlerin (arbre classé) dans le village de la Cabane au bord du chemin. Vous grimperez ensuite dans les vignes, passerez prés de ruines de moulins et contemplerez les points de vue sur la vallée de la Dordogne avant de la rejoindre à Port-Sainte-Foy, église Notre-Dame de l’Immaculée Conception, musée de la batellerie et avant d’entrer en Gironde admirez au milieu du pont Montaigne la « borne jacquaire », coquille en bois (œuvre d’un autre bénévole zélé)
Si vous optez pour la variante de Bergerac
(Passage des pèlerins attesté dès 1070).
vous traverserez l’Isle sur la passerelle Japhet (ancien pont Japhet ou Saint-Jacques), puis passerez devant la Maladrerie, ancien hôpital accueillant les pèlerins, vous contournerez le château de Beaufort pour arriver à Coulounieix, église Saint-Michel (XIVe). Vous laisserez la trépidation de la vie moderne après avoir passé le pont autoroutier, les chemins bucoliques s’offrent à vous. Premier village, Chalagnac, église Saint- Saturnin (portail). Après le village de Grun (église à Bordas) vous traverserez de belles forêts puis une plantation (la Californie Périgourdine), tout proche le camping OrphéoNégro peut vous offrir une halte réconfortante. Si vos jambes vous portent encore, ou le lendemain en reprenant la route vous passerez au lieu-dit l’Abbayot (ancienne Abbaye), puis à Douville, église Saint-Front (XVIe), une fontaine au bord de la route à gauche en sortant du village serez dédiée au saint.
Vous franchirez la Crempse à Pont-Saint-Mamet, église du XIe pour rejoindre Campsegret, église et tour. Le prochain village est un perle dans un écrin de verdure, belles restaurations, église romane (XIIe), halle, pigeonnier vous aurez envie de poser votre sac, des bancs ombragés vous accueillerons. Vous repartirez d’un bon pied, Bergerac approche, mais avant, traverser Lembras, église (XVIIe) et début du vignoble de Pécharmant. La ville de Bergerac vous offre une arrivée en douceur avec la traversée du parc public, avant de rejoindre, l’église Notre Dame et au cœur du vieux Bergerac l’église Saint- Jacques (XIe-XIIe), ne manquez pas d’y entrer pour admirer un beau Saint Jacques dans le cœur et sur un pilier gauche un magnifique tableau du peintre J.Montaron, inspiré de son pèlerinage. En contrebas sur la place, Cyrano vous saluera et un peu plus loin les amateurs pourront visiter le musée du vin et de la batellerie.
Vous franchirez la Dordogne sur le pont vieux puis, la rocade traversée (avec prudence), arrêtez-vous à la fontaine de Gabanelle vestige d’un ancien hôpital pèlerin (plaque). Très vite vous entrerez dans le vignoble, en passant près de la chapelle Saint-Mayme, vous rencontrez peut- être un ancien pèlerin qui acceptera de vous ouvrir la chapelle. Cheminant sur de très beau coteaux les villages se succéderont, Gageac-Rouillac, église du XVIIIe et château du XIIe (libéré des Anglais par du Gesclin) visible du chemin, Saussignac , église du XIXe, celle du XIe ayant disparu, le village donne son nom à une appellation des vins de Bergerac très appréciée. Puis c’est Razac-de- Saussignac qui se profilera à l’horizon avec sa belle église du XIe largement remaniée au XIXe. Vous allez quitter le Périgord et entrer en Gironde à Pineuilh, le chemin passe devant l’église Saint-Martin qui aurait été léguée à l’Abbaye de Conques au XIe siècle. Vous rejoindrez ensuite la bastide de Sainte Foy la Grande fondée au XIIIe par le frère de Saint-Louis ; maisons anciennes à colombages, places avec des arcades, témoignent de ce passé.